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Photo du rédacteurDavid Roy

MÉMOIRE PLAN NATURE 2030


 


Octobre 2050, Québec


Salut papa,


Les enfants ont ri de moi hier. Ils en ont l'habitude quand je parle de vieilles affaires comme les VHS, TikTok et les véhicules à combustion, mais je n'aurais jamais cru qu'un jour ils riraient de moi à cause de la liste des espèces menacées. C'est vrai que c'est un peu triste de se dire qu'il y a 30 ans on trouvait ça normal de devoir tenir une liste des espèces qu'on amenait au bord de l'extinction - mais qui aurait pu croire qu'un jour cette liste disparaîtrait parce qu'on aurait enfin réussi à vivre en harmonie avec la nature (aujourd'hui, on dit seulement “vivre”, mais bon, c’était une autre époque…).


J'essayais de me rappeler des grands moments qui ont permis cela. Évidemment, il y a eu la signature du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal en 2022, mais je crois que c'est vraiment le Plan Nature 2030 du Gouvernement du Québec qui a été la clé.


C'était la première fois que le gouvernement demandait à l'ensemble de la société de réfléchir en profondeur à notre relation avec la nature, et ce, pour éliminer nos pressions directes et indirectes (sous-jacentes) sur la biodiversité. Ce n'était pas qu'un travail pour les techniciens et les gestionnaires du domaine de l’environnement, mais également pour les éthiciens, les philosophes, les artistes ... Les parties prenantes nationales concernées par le Plan Nature 2030, c’était l’ensemble des québecois.e.s et les 11 communautés autochtones du Québec.


On a évidemment dû innover, mais on ne parlait plus d'innovation technologique, mais d'innovation sociale pour réimaginer et reconstruire notre société avec un axe principal en tête: une société de bien-être humain et de connexion avec la nature. L'économie a repris sa place comme système de soutien à la société au lieu de prendre la place centrale.


On a repensé nos modes de vie, notre rapport au territoire, notre rapport au temps, nos modes de travail, nos régimes alimentaires et méthodes agricoles, nos modes de transports et de production, notre système financier, notre éducation … tout y est passé. Au début, ça semblait être impossible, mais je crois que ça a fonctionné parce que tout le monde a été consulté et a contribué à bâtir ces nouveaux paradigmes. Ça a demandé un travail colossal de mobilisation, qui a passé principalement par la sensibilisation et la collaboration, mais ça en aura valu la peine.


Et c'était la même chose du côté du gouvernement. Ce n'était pas le Plan Nature du MELCCFP, mais le Plan Nature du Québec. Un plan réfléchi par tous les ministères pour que chacune des futures décisions du gouvernement soit cohérente et mette la nature en premier. D'ailleurs, le MELCCFP n'existe plus aujourd'hui. On a intégré l'environnement à l'ensemble du gouvernement: au lieu de 1,5% du budget du Québec qui va à la protection du vivant, c'est maintenant 100%!


C'est grâce à cette réflexion en profondeur qu'on a réussi à faire ces changements transformateurs demandés par les auteurs de l'IPBES et à mettre en place des solutions qui nous ont permis de protéger nos écosystèmes et d'atténuer les changements climatiques, mais surtout qui nous ont permis de protéger nos sociétés et l'ensemble du vivant. Le Québec est devenu un grand corridor écologique. On ne protège pas le vivant que sur 30% de notre territoire, mais bien sur son entièreté.


Je te parlerais bien de la finalité de ce plan, mais je t'en parle souvent: une vie où nous sommes tous plus proches de la nature, plus heureux.se.s, plus en santé, où on a plus de temps et plus de relations de qualité dans nos communautés.


J'ai la larme à l'œil juste à penser au travail accompli depuis.


Je t'aime,


David

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