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Changement transformateur et Nexus : Retour sur un webinaire important

Dernière mise à jour : 14 août

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Le 19 décembre 2024, les Ateliers pour la biodiversité ont organisé un webinaire majeur réunissant près de 100 participants, provenant du Québec et de l'international, issus des milieux académiques, scientifiques, environnementaux, gouvernementaux, des affaires et de la finance pour discuter des rapports de l'IPBES Nexus et Changement transformateur.


L’événement faisait suite à la publication des deux nouveaux rapports de l’IPBES (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), surnommée le “GIEC de la biodiversité”, offrant ainsi une première réaction aux conclusions scientifiques les plus récentes.


Le webinaire, animé par Laura Fequino, analyste politique aux Ateliers pour la biodiversité, a rassemblé quatre experts québécois pour discuter des enjeux et des solutions concrètes pour le Québec :

  • Marie-Audrey Nadeau-Fortin, analyste biodiversité, Nature Québec

  • Mélanie McDonald, directrice exécutive, Chemins de transition

  • Ginette Riopel, animatrice, Atelier des sols vivants

  • David Roy, directeur général, Ateliers pour la biodiversité


Une analyse pointue des nouveaux rapports de l’IPBES


Les deux rapports présentés ont des objectifs complémentaires :

  • Évaluation Nexus : Ce rapport explore les interconnexions entre biodiversité, eau, alimentation, santé et climat. Il montre que les initiatives qui considèrent ces interactions de manière systémique maximisent les bénéfices et minimisent les effets pervers pour les écosystèmes.

  • Évaluation sur le changement transformateur : Ce rapport met en lumière les causes profondes de la perte de biodiversité et identifie les stratégies à privilégier pour atteindre des changements systémiques durables et transformer nos modes de production, de consommation et de gouvernance.


Ces rapports soulignent qu’il est impossible d’envisager une protection de la biodiversité sans transformations systémiques profondes dans nos modèles économiques, sociaux et technologiques, ainsi qu’une évolution des valeurs collectives.


Vers des changements profonds et concertés


Les discussions ont insisté sur l’importance d’une approche intégrée et collaborative. Dans le secteur agricole, par exemple, il ne suffit pas de modifier certaines pratiques : il faut repenser la gestion de l’eau, la fertilité des sols, la biodiversité et les interactions avec les communautés locales pour garantir des bénéfices multiples.


La transition énergétique et l’exploitation des ressources naturelles (mines et forêts) ont été identifiées comme des secteurs prioritaires pour des transformations majeures. Les participants ont souligné que certaines pratiques actuelles, comme la destruction de milieux naturels au nom de la transition énergétique ou la gestion forestière axée sur la production plutôt que sur l’aménagement écosystémique, ne sont pas alignées avec les recommandations de l’IPBES.


Pour réussir ces transformations, il est essentiel de mobiliser tous les acteurs, qu’ils soient locaux ou internationaux. L’approche de Chemins de transition, présentée durant le webinaire, propose d’utiliser des récits prospectifs pour créer une vision collective et définir des trajectoires d’action concrètes. Cette méthode permet de rendre la complexité des enjeux plus accessible et de favoriser l’appropriation des transformations par l’ensemble des parties prenantes.


Des exemples concrets et des sources d’espoir


Les panélistes ont partagé plusieurs initiatives qui inspirent :


  • David Roy (Ateliers pour la biodiversité) a insisté sur l’ouverture du dialogue autour de la biodiversité auprès de nouveaux acteurs, qui ne se considèrent pas nécessairement comme écologistes. Ces discussions invitent à repenser nos valeurs et nos pratiques, tout en élargissant la mobilisation à des secteurs souvent moins impliqués.

  • Mélanie McDonald (Chemins de transition) a présenté l’émergence d’un consensus croissant sur l’importance de visions collectives. Elle a montré comment des initiatives favorisant le dialogue et la réconciliation, notamment avec les peuples autochtones, contribuent à construire des trajectoires partagées et à rendre les changements transformateurs plus durables.

  • Marie-Audrey Nadeau-Fortin (Nature Québec) a souligné l’importance de la mobilisation citoyenne et des plans gouvernementaux qui intègrent réellement les changements transformateurs. Selon elle, ces initiatives démontrent que l’action collective et structurée peut orienter les décisions vers une meilleure prise en compte de la biodiversité.

  • Ginette Riopel (Atelier des sols vivants) a mis en avant l’adoption croissante de pratiques agricoles durables et l’intérêt pour la résilience des sols. Elle a expliqué que ces approches permettent non seulement de protéger les écosystèmes, mais aussi de renforcer la capacité des agriculteurs à s’adapter aux défis environnementaux.


Une occasion unique pour le Québec et au-delà


Ce webinaire a offert une première lecture approfondie et contextualisée des conclusions des derniers rapports de l’IPBES. Il a permis de transformer des données scientifiques complexes en perspectives concrètes et mobilisatrices, et de proposer des voies claires pour amorcer des changements transformateurs au Québec tout en inspirant les participants internationaux.


L’événement a ainsi démontré qu’il est possible d’agir de manière concertée face à des crises globales majeures, et que chaque acteur, qu’il soit local ou international, a un rôle à jouer pour construire un avenir où la biodiversité est intégrée à nos décisions.


À l’horizon : COP17, UICN et l’impact futur des travaux de l’IPBES


Les conclusions de ces deux rapports auront certainement des répercussions au-delà du Québec. Elles orienteront les discussions à la COP17 et lors du congrès de l’UICN, tout en influençant les futurs travaux de l’IPBES, notamment le rapport à venir sur Business and Biodiversity. Ces initiatives internationales offrent une occasion unique de transformer les recommandations scientifiques en actions concrètes à l’échelle mondiale, et de continuer à mobiliser acteurs publics, privés et citoyens autour de solutions durables pour la biodiversité.


 
 
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