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Biodiversité, alliée du climat - HABITAT

Nous co-signons cette lettre ouverte avec Sylvia Wood, Ph. D., Directrice Science et Recherche, Habitat




Le 8 février dernier, le gouvernement du Québec a lancé son programme Accélérer la transition climatique locale (ATCL)” dans lequel il annonce notamment un investissement de 500 millions de dollars sur 5 ans pour accompagner les municipalités dans la lutte contre les changements climatiques. Cette annonce s’inscrit dans le Plan pour une économie verte 2030 (PEV), la politique gouvernementale qui guide la transition climatique québécoise et établit notamment des cibles ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le programme ATCL offre ainsi un appui de taille au milieu municipal pour atteindre les objectifs du PEV et répondre aux défis croissants posés par les changements climatiques.


Car oui, les défis sont là. L'année 2023 a officiellement été la plus chaude de l'histoire au niveau mondial. Au Canada, le climat se réchauffe à un rythme 2 fois plus rapide que la moyenne mondiale. L’été 2023 nous a montré les effets déjà bien concrets des changements climatiques : ampleur des feux de forêt, épisodes de chaleur extrême, fréquences des orages violents et des inondations.


La biodiversité comme alliée


Depuis plusieurs années déjà, la science nous montre que la biodiversité est essentielle au maintien d’écosystèmes sains, fournissant des services aux collectivités de façon durable. L’érosion de la biodiversité risque une accélération de la crise climatique et ces deux enjeux sont donc à traiter de pair pour optimiser les efforts et maximiser les bénéfices collectifs. En tant que scientifiques et expert.e.s de la biodiversité, nous travaillons étroitement avec une grande diversité d’acteurs locaux (villes, municipalités, MRC, OBNL, entreprises privées, etc.), pour les conscientiser aux enjeux de la double crise, les accompagner dans l’aménagement de leur territoire et identifier des solutions adaptées à leurs enjeux.

Car oui, les solutions sont là. Que ce soit dans des contextes urbains, ruraux ou sauvages, les infrastructures naturelles qui nous entourent représentent une large partie de la solution à cette double crise. À la différence d’infrastructures grises, les solutions basées sur la nature (dites solutions nature) génèrent de nombreux co-bénéfices. Elles permettent, entre autres, de stocker du carbone et de réduire les îlots de chaleur tout en améliorant l’accès à des espaces verts, favorisant la pollinisation et offrant davantage d’habitats pour la biodiversité. 

En tant que signataire du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, adopté en 2022 lors de la COP15, le Québec s'est engagé à établir un Plan Nature 2030. Ce texte, actuellement en réflexion, permettra de mieux protéger la biodiversité du Québec et contribuera ainsi aux efforts de lutte aux changements climatiques.


Car oui, la science le dit. L’application de solutions nature fait partie des mesures efficaces pour contribuer à la réduction des émissions de GES. Par exemple, le Canada pourrait empêcher la production de 78 mégatonnes de CO2 par an en 2030, en améliorant entre autres la gestion de ses forêts.

Aujourd’hui, nous saluons l'annonce du gouvernement du Québec et ce pas collectif dans la bonne direction. Nous encourageons conjointement le milieu municipal et l’ensemble de l’écosystème local à saisir cette opportunité privilégiée d’atteindre par des actions concrètes, les objectifs du Plan Nature et ceux du Plan pour une économie verte 2030.

Le milieu municipal nous a prouvé à multiples reprises sa capacité de collaboration et de mise en œuvre de projets transversaux, dans l’optique d’en optimiser les retombées et les bénéfices pour les communautés. Il est de notre responsabilité collective de les soutenir et de les accompagner au mieux dans ces démarches innovantes, qui rassemblent et mettent au service de toutes et tous, les connaissances sociales, écologiques et économiques les plus récentes.


Cosignataires :


Sylvia Wood, Ph. D., Directrice Science et Recherche, Habitat

David Roy, Directeur général, Ateliers pour la biodiversité

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